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2015-07-06T13:24:46+02:00

Une dernière fois

Publié par AnneOnime
Une dernière fois

Il avait les yeux écarquillés, les larmes coulaient le long de ses joues. Cela faisait plusieurs heures qu'il était enfermé dans cette pièce, attaché sur cette chaise. Des toiles d'araignée pendaient au plafond et dans les coins, des traces verdâtres marquées les murs de pierres. Le sol était recouvert d'un couche de poussières, on voyait des traces de pas aller et venir entre lui et la porte en face. Il portait un jean couvert de terre et de poussières, ses jambes étaient attachées par des chaines en argent aux pieds de la chaise. Sa chemise autrefois blanche avait maintenant un couleur grisâtre et était déchirée par endroit. Il s'était débattu sans succès. Ses bras étaient aussi attachés par des chaines en argent aux accoudoir de la chaise. Du sang coulaient de ses poignets, le long de ses mains, gouttait à un rythme régulier sur le sol et formait une petite flaque rouge imbibant la poussière. Il avait tenté de se détacher mais c'était impossible. Il était impossible de lui échapper. Il avait la tête baissé, les larmes tombaient sur la chaise entre ses jambes écartées. Il attendait, il savait que c'était trop tard. Il n'avait plus le temps. Il entendit des pas derrière la porte. Les mêmes encore et encore qui passaient sans jamais ouvrir. Il s'était réveillé dans cette pièce, sur cette chaise. Il avait crié, appelé de l'aide sans réponse. Il s'était débattu contre les chaînes jusqu'à ce que la douleur soit trop forte pour continuer. La première fois qu'il avait entendu les pas, le courage lui était revenu, il avait essayé de se déplacer tellement qu'il en était tombé.

C'était le seul moment où quelqu'un était entré. Il vit d'abord des pieds nus s'avancer vers lui formant des trainées dans la couverture de poussières. Il suivit les formes de la silhouette. Elle était vêtue d'une longue robe noire, ses cheveux bruns ondulés tombaient sur ses épaules encadrant un visage masqué. Ses yeux s'écarquillèrent à cette vision, la peur monta en lui comme une vague, son estomac se tordit et de la bile monta dans sa bouche. Il se retint de vomir, il ne pouvait pas se montrer faible.

Un masque blanc divisé en deux par rayure, comme s'il s'était fendu en deux et qu'on l'avait recollé, et ayant un trou au niveau de l'oeil droit se pencha vers lui. Des bras s'approchèrent de la chaise et la remirent en place. Lorsque la chaise fut droite, le masque n'était qu'à quelques centimètres de son visage. Il sentit une odeur de pourritures émaner du masque. Il ouvrit la bouche pour respirer et l'odeur se déposa sur sa langue. Un haut le coeur le prit. Le visage masqué s'éloigna et la personne sortit comme elle était entrée, sans un mot, sans un regard en arrière. Elle referma la lourde porte en ferraille. Il entendit le cliquetis de la serrure puis plus rien. Il ne se passa plus rien. Seuls les bruits de pas lui prouvait qu'il n'était pas seul dans cet endroit. Il n'avait plus de voix pour crier, plus de force pour combattre. Il n'avait plus que ses larmes qui témoignaient de sa détresse, de sa peur et de son existence. Il attendait, il n'avait plus que ça à faire. Les bruits de pas ressemblaient au son d'un horloge. Il entendait le temps passé. Combien lui en restait-il ?

Le sang continuait de couler de ses poignets. Les flaques à ses pieds grandissaient petits à petits pour ne former qu'un. De profondes entailles coupaient ses veines et laissaient le sang s'écouler. Sa vie s'échappait de son corps goutte par goutte. Ses yeux étaient de plus en plus vide, sa peau devenait de plus en plus pâle.

Ses yeux se fermèrent, sa tête s'affaissa. Il poussa son dernier souffle et sa vie s'envola loin de lui et de cet endroit. La porte s'ouvrit lentement, la silhouette masquée réapparu. Elle se mit sur le côté et laissa entrer une jeune fille blonde. Celle-ci souriait de toute ses dents. Elle portait une robe blanche cintrée à la taille par un ruban rouge vif. Ses longs cheveux blonds bouclés autour de son visage d'ange. Autour de son cou était attaché un ras de cou en dentelle blanche avec un gros noeud rouge sur le côté. Elle tenait dans ses mains une ombrelle en dentelle rouge et la faisait tourner entre ses doigts. Elle approcha par petit pas vers le corps. Arrivée à sa hauteur, elle s'accroupit. Elle leva la tête et regarda le visage de l'homme. La femme masquée s'approcha de la jeune fille, prit l'ombrelle que celle-ci lui tendait et se remit à sa place à côté de la porte.

La jeune tendit la main vers le visage et le caressa de ses doigts. Elle descendit jusqu'au cou et s'arrêta. Elle baissa la tête et regarda les poignets entravés. Elle avança les mains et entreprit de les détacher. Une fois un des poignets dégager, elle le prit dans ses mains et regarda, avec un sourire sur les lèvres, le sang coulait. Elle tira le poignet et lécha le sang. Lentement afin de laisser le gout rester dans sa bouche, de prolonger le plaisir.

Des gouttes de sang tombèrent sur sa robe blanche. Tâches impures sur ce vêtement immaculé. La jeune fille lâcha brusquement le poignet et passa la main sur sa bouche. Le sang lui faisait un masque sanglant sur la mâchoire. Elle se leva et tourna le dos au corps. La femme masquée se pencha vers la jeune fille et la nettoya doucement. La jeune fille regardait le masque, une lueur chaleureuse dans les yeux. Lorsqu'elle eu terminée, la femme masquée rendit l'ombrelle à la jeune fille. Celle-ci lui sourit et sortit de la pièce suivit par la femme masquée.

La jeune fille se tourna et regarda une dernière fois le corps avant que la femme masquée ne ferme la porte. Elle sourit et reprit sa vie comme si tout cela n'était jamais arrivé.

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